post apocalypse

Le Chaos Urbain

" La seule chose importante est d'exister. Il est inutile de toujours chercher à prouver que l'on existe puisque c'est une évidence.”
Loi et Civilisation
Presque toutes nos activités sont régies d'une façon ou d'une autre par des règles, notamment les jeux, les rapports sociaux, les sports et le travail. Les règles de la morale et de la coutume déterminent de façon importante les actions qui sont convenables et celles qui ne le sont pas. Toutefois, certaines règles primordiales sont appelées «lois». Ce qui distingue les lois des règles de la morale, c'est que les premières sont impératives et obligatoires. La personne qui contrevient à une loi, qu'elle soit d'accord avec cette loi ou non, peut être condamnée à payer une amende ou des dommages-intérêts ou bien encore se voir infliger une peine d'emprisonnement.
En cas de mésententes ou de conflits entre les citoyens, la loi permet de résoudre les problèmes de façon pacifique. Ainsi quand deux personnes revendiquent la propriété d'un même bien, l'affaire ne se règle pas par la violence. C'est la loi et les institutions qui décident qui est le véritable propriétaire et veillent à ce que les droits de celui-ci soient respectés.
En cas de catastrophe, il ne faut pas longtemps pour que tout ce vernis social disparaisse. En effet, la Loi existe tant qu'il y a une force suffisante pour la faire appliquer, que ce soit la Police ou l'Armée. Dans le cas contraire, et on a pu le voir à de très nombreuses reprises, de tout temps et partout dans le monde, le chaos ne tarde pas à s'installer... Et par définition, le chaos ne peut pas être géré, car c’est le propre du chaos d’être chaotique ! Le monde post apocalyptique sera donc surement très chaotique au début même si il existera peut être des ilots de civilisation, voir des endroits où le droit aura fait place à la dictature...
Effondrement progressif
Le chaos urbain peut être la conséquence d'un crash économique ou politique, ou bien encore d'un cataclysme. Le facteur important de ce premier cas de figure, c'est qu'il n'y ait pas encore eu de nombreuses victimes localement. L'évènement conduit simplement à une privation d’énergies et de ravitaillement des populations. Dans ce cas, les spécialistes estiment qu'il y a un processus qui se déroule en trois phases :
Routine : Une majorité de gens seront dans le déni et tenteront de continer à avoir un semblant de vie normale le plus longtemps possible mais la multiplication d'incidents isolés (braquages, agressions plus ou moins gratuites...) seront autant d'indices qu'il convient de choisir immédiatement une option pour l'avenir. La première option est de quitter la ville avant le basculement dans le chaos pour rejoindre un endroit connu en milieu rural (ou en chercher un même si c'est déjà plus risqué...). La seconde option est de décider de rester en ville en réunissant un groupe solide et soudé, mais surtout en équippant au mieux l'endroit choisi comme futur camp retranché (Nourriture et défense). Il va de soit que même si à ce moment précis on peut encore acheter facilement des bouteilles d'eau ou de l'aspirine, les choses plus compliquées à obtenir ou légalement interdites comme les armes à feu seront un problème si leur achat n'a pas été anticipé longtemps à l'avance.
Violence :Quand la pénurie alimentaire va devenir évidente pour le plus grand nombre, la violence va exploser, impliquant une justice de plus en plus radicale et expéditive. Mais les forces de l'ordre seront rapidement affaiblies par de nombreuses désertions et plus rien ne pourra empecher l'effondrement. C'est déjà trop tard pour constituer des stocks de nourritures et celui qui n'a pas à ce moment une base de replie organisée file du mauvais coton.
Effondrement :Si rien ne revient à la normale, et en priorité les questions alimentaires, toutes les conditions sont réunies pour un basculement brutal dans le chaos qui fera des villes des lieux temporairement très dangereux. Tout commencera avec des incendies et l'abandon de nombreux quartiers alors que les forces armées soutenues par une partie de la population tenteront de garder le contrôle des zones jugées les plus importantes. Tout déplacement sera alors extrèmement risquée et il vaut mieux être en mesure de défendre un endroit barricadé avec vivre et munition suffisante pour le plus longtemps possible (La violence va être maximale les premiers jours puis ira en décroissant, faute de combattants, donc plus on restera à l'abris longtemps sans avoir à bouger et mieux ça sera).
Effondrement soudain
Une ville frappée par une catastrophe impliquant de nombreux morts (Catastrophe naturelle ou attaque terroriste/militaire) va vite devenir une zone de chaos total si une force structurée n'intervient pas immédiatement sur le terrain (Secours ou Envahisseurs).
Si la population ne peut pas attendre de secours de la part de l'armée ou d'une autre structure, la prise de pouvoir par les “plus forts” intervient très rapidement alors que beaucoup de survivants sont abasourdis, choqués et errent souvent déconnectés du présent. Le nombre de victimes donne une longue durée de subsistance aux survivants sur les vivres disponibles, mais les pillages auront lieux dès les premiers jours.
Dans ce type de situation, la vie en ville sera très rapidement difficile et mortellement dangereuse, surtout les premiers temps. Ceux qui ne disposent pas d'un groupe soudé et d'une base sécurisée organisée avant la catastrophe seront bien inspirés de quitter la ville le plus vite possible car il sera très difficile de s'organiser dans les premières semaines et surtout mortellement risquée de se déplacer pour chercher de la nourriture ou du matériel. Si la fuite vers l'extérieur n'est pas possible, il faudra prioritairement intégrer/former un groupe structuré.
Survivre dans le Chaos Urbain
Il lit souvent qu'il sera à peu près impossible de survivre en solitaire dans une ville et que seuls des groupes familiaux ou très soudés pourront espérer se maintenir, et ceci uniquement si ils disposent d'un périmètre extrèmement sécurisé. Ce fait établi a conduit de nombreux ouvrages et spécialistes à conseiller de quitter impérativement la ville... C'est très joli sur le papier mais ça sera assez irréaliste dans bien des cas ! En effet, en cas d'effondrement global, les populations rurales vont majoritairement faire front contre les "citadins" et les pillards car leur ressources ne sont pas infinies. Si vous n'apportez pas un 'plus' clair et net à leur communauté et si vous ne connaissez personne, il y a peu de chance d'être acceuilli à bras ouvert. Donc autant celui qui est propriétaire d'une maison de campagne peut être franchement gagnant à bouger rapidement (Facilité de monter un potager, moins d'ennemis violents, meilleure solidarité locale), autant celui qui ne connait rien ni personne à l'extérieur de la ville devrait y réfléchir à deux fois.
Il y a de nombreuses choses que vous pouvez faire pour créer un plan de préparation viable selon l'endroit où vous vivez. Ceux qui habitent en appartement au sommet d'un immeuble d'une grande ville ou au rez de chaussée, dans une zone luxueuse ou une banlieue pourrie, doivent tous considérer leur situation, comprendre ses avantages et ses inconvénients, et travailler pour résoudre les problèmes spécifiques auxquels ils se trouvent confrontés. Car tout n'est pas négatif en ville ! Bien sur si votre résidence est en zone innondable (Tous les systèmes de régulation de fleuve seront très vite hors service) ou dépend de l'électricité (Climatisation ou Ventilation obligatoire pour rester vivable), la première chose à faire est de déterminer une zone de repli, et de voir comment vous pourrez l'aménager défensivement dans un délais le plus court possible.
Un taux de population élevé signifie certes des risques plus élevés, mais aussi que vous serez moins susceptible d'avoir à vous en sortir tout seul. La constitution ou l'intégration à un groupe devrait être un des premiers objectifs de celui qui veux survuvre dans le chaos de la ville ! Autant la survie d'un solitaire en milieu rural n'a rien de délirant, autant en ville ça sera un challenge même pour les meilleurs et du suicide pour celui qui n'est pas physiquement et mentalement bien préparé.
Il faut aussi prendre en compte qu'en cas de chaos soudain, les villes constitueront de formidables réserves d'équipements en tout genre. Ce n'est pas dans votre maison de campagne que vous trouverez ce dont vous pourriez avoir besoin, à moins de l'y avoir placé vous-même à l'avance. Par contre il est évident que vous ne serez pas seul à vouloir profiter du libre service. Il conviendra d'être armé et pas trop gentil en cas de confrontation...
Le Bon Timing
Il manque souvent dans les avis concernant la survie en chaos urbain une notion temporel. Les avis s'affrontent à coup d'argument pour/contre opposant le fait de rester en ville à celui de filer à la campagne mais le facteur temps ne doit pas être écarté de la réflexion, bien au contraire. Ainsi un des grands arguments des anti survie en ville c'est le facteur Eau. En effet, l'approvisionnement en eau peut être impossible s'il ne pleut pas ou si l'on ne dispose pas de système de récupération des pluies éventuelles. A raison de deux litres d'eau par jour au minimum (quatre/cinq étant le standard pour de la survie), une personne seule nécessite 200 litres pour 3 mois, ou le double idéalement. Ce qui fait beaucoup en termes de stockage pour une famille au complet.
Sur le site d'un survivaliste urbain j'ai à l'inverse trouvé : "On peut parfaitement vivre trois mois en appartement avec un minimum de réserves, le temps que la situation se stabilise. Et on y serait à mon avis davantage en sécurité qu'à la campagne. Collez-moi dans une tour de vingt étages avec mes préparatifs, et je vous garantis que c'est au mortier que vous devrez me déloger. Même si les martiens ont envahi la ville et qu'une foule de chimpanzés essaie d'y accéder."
L'opposant dira "3 mois peut-être mais après ?". Et bien justement c'est à ça qu'il faut penser ! Les premiers combats seront brefs et extrêmement violents. Il n'y aura pas à attendre bien longtemps pour que la densité de population chute drastiquement et que les places se libèrent, partout... Du coup la situation 'A' qui se révélait parfaitement analysée à J+10 du début de l'effondrement et justifiait certaines mesures n'aura plus rien à voir avec la situation 'B' 3 mois après l'effondrement ! Une fois le carnage des premières semaines terminé faute de combattants, rien n'obligera à passer sa vie d'après-apocalypse dans la cave d'un immeuble pour y crever de faim. Mais d'un autre côté, ceux qui auront réussit les premiers à établir des communautés autonomes seront bien sur avantagés par rapport à ceux qui se seront planqués en attendant que le gros de l'orage soit passé... Enfin ils seront avantagés à condition d'avoir survécu !
Même si le monde post apocalyptique n'aura rien à voir avec celui d'avant, les survivants vont rapidement recréer des communautés car c'est la résultante naturelle du désir de diriger de certains et du désir d'être "à l'abris" dans un groupe de beaucoup d'autres. Dès que ces communautés seront structurées, ce qui ne prendra pas longtemps, on ne pourra plus parler de chaos en leur sein. Par contre, la méfiance extrème des groupes les uns envers les autres retardera longtemps la mise en place d'un réseau de communication et d'échange et les territoires qui seront hors des zones d'infuence des communautés resteront véritablement chaotiques pour un bon bout de temps.